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Dois-je ne plus consommer du lactose ?


Le lait fait partie des habitudes alimentaires des français. Plus de la moitié des français en consomment, au moins une fois par semaine. Cependant, le lactose contenu dans le lait est accusé de provoquer des troubles de la digestion, voir des pathologies. Ne dois-je, donc, plus consommer du lactose ?


Qu’est-ce que le lactose ? Et la lactase ?

Le lactose est un disaccharide constitué de glucose et de galactose, liés entre eux par une liaison osidique β1-4. Sa formule chimique est C12H22O11. Il a un intérêt nutritionnel et énergétique, notamment chez les nourrissons. Il est présent dans les produits laitiers.


Pour pouvoir être absorbé, le lactose doit être, d'abord, coupé par une enzyme : la lactase (bêta-galactosidase). La coupure libère du glucose et du galactose. Les chercheurs de l'INSERM Lille ont découvert un mécanisme de régulation de l’expression du gène de la lactase. Ce mécanisme implique un récepteur nucléaire, le PPARy.


Le taux de lactase est à son maximum chez le nouveau-né et diminue naturellement, après le sevrage, chez la majorité des adultes, jusqu’à n'atteindre que 5% à 10% de sa valeur initiale. Cette diminution du taux de lactase peut ainsi provoquer des troubles de la digestion.


Populations "persistantes de lactase", populations "non-persistantes de lactase"

Le taux de lactase, dont nous disposons à l'age adulte, diffère, selon que nous sommes nés dans une zone géographique ou une autre. Par exemple, les adultes Européens ont un taux de lactase plus élevé que les adultes Asiatiques. En effet, les populations de différents continents n’ont pas eu les mêmes habitudes alimentaires sur plusieurs générations.


Il existe, donc, des populations qui maintiennent un taux de lactase appréciable pour la digestion ou, au contraire, un taux de lactase trop bas pour avoir une digestion sans troubles. Dans le premier cas, il s'agit de populations avec un phénotype lactase persistant. Ces populations sont dites "persistantes de lactase" ou encore "lactose tolérantes". Dans le second cas, il s'agit de populations avec un phénotype lactase non-persistant. Ces populations sont dites "non-persistantes de lactase" ou encore "lactose intolérantes".


Cette illustration compare deux individus : tolérant au lactose (image de gauche), intolérant au lactose (image de droite). Dans l'image de gauche, on peut voir qu’il n’y a pas de résidu de lactose dans le côlon. L'individu digère le lactose. A l'opposé, dans l'image de droite, la personne ne produit pas assez de lactase, ce qui va conduire à des résidus de lactose dans le côlon. Ces résidus vont alimenter les bactéries de fermentation, ce qui va entraîner des troubles de la digestion (ballonnements abdominaux, crampes, flatulences et nausées).


La teneur en lactose, d'un produit laitier, diminue avec l'affinage

Les produits laitiers ne sont pas égaux en termes de quantité de lactose. En effet, celle-ci diminue avec l’affinage.


Alors, devons-nous consommer du lactose ?

Pour résumer, si nous sommes "persistants de lactase", et que nous aimons les produits laitiers, nous pouvons en consommer autant que notre seuil de tolérance nous le permet. Cela, d'autant plus que, d'après l'ANSES, la consommation totale de produits laitiers diminue le risque de diabète de type 2, ainsi que celui des maladies cardio-vasculaires. Attention, selon cette même source, la consommation totale de produits laitiers augmente le risque de cancer de la prostate.


Les personnes "non-persistantes de lactase", doivent diminuer leur consommation de lactose, en fonction de leur seuil de tolérance. Cela, pour éviter les troubles de digestion.


Allons-nous trouver, un jour, un traitement pour les personnes "non-persistantes de lactase"? "L’intolérance au lactose n’a pas vocation, à mon avis, à faire l’objet d’un traitement pharmacologique. Toutefois, certaines molécules que l’on trouve naturellement dans l’alimentation régulent PPARγ, notamment certains acides gras. L’idée serait, donc, de supplémenter des intolérants au lactose avec ces nutriments, pour qu’ils puissent augmenter leur production de lactase et leur consommation de produits laitiers s’ils le souhaitent", selon Benjamin Bertin, chercheur à l'INSERM Lille.


Auteurs : Loïc ARNAUD, Zoé LOUBIGNAC et Léon LY ; 17 janvier 2019


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