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Des virus "thérapeutiques"



Le mot virus signifie en latin « poison, venin ». Les virus, de par leur nom, effraient. Ils sont, en effet, responsables de maladies graves et mortelles, n’ayant, pour certaines, aucune médication capable de vaincre l’infection, ni traitement, ni vaccin.


Mais, qu’est-ce qu’un virus ?

Il s’agit d’un microorganisme parasitaire, à savoir un être porteur d’un patrimoine génétique propre, capable de se multiplier et néanmoins incapable de survivre sans un hôte sur lequel il puise ses ressources. D’une taille moyenne de 100 nanomètres, sa structure est simple : composée de molécules d’informations génétiques (ADN ou ARN) entourées d’une coque de protéine. Pour se reproduire, le virus pénètre dans une cellule à l’intérieure de laquelle il libère son information génétique qui contient le plan de montage des éléments qui le constituent. La cellule hôte traduit ce code et lui obéit aveuglément jusqu’à reproduire elle-même de nouveaux virus qui vont infecter d’autres cellules. De par son action parasitaire, le virus dérègle à son profit la "machinerie cellulaire". Il se trouve parfois arrêté dans son élan propagateur, face au système immunitaire. Grands voyageurs, les virus peuvent-être transportés d'un continent à l'autre, avant qu'ils ne tombent ... du ciel.


Les virus ne sont pas que des "méchants". Ils ont aussi joué un rôle fondamental dans l’évolution du vivant et comptent dorer leur image en prenant part aux soins des certaines maladies génétiques, telles que l’hémophilie, la mucoviscidose, la myopathie de Duchenne, etc. et du cancer. On parle, alors, de la virothérapie. Et ce n'est pas tout : les virus comptent lutter contre des bactéries résistantes aux antibiotiques. Dans ce cas, ils se rattachent à la phagothérapie (ou thérapie par des bactériophages).

La virothérapie, c'est quoi ?

Une stratégie thérapeutique qui consiste à utiliser un virus, après l'avoir reprogrammé par des moyens propre au génie génétique, afin qu’il remplace ou complète un allèle mutant défectif, ou afin qu’il lutte contre le cancer et les tumeurs. Appelée virothérapie oncolytique, dans ce deuxième cas, cette stratégie thérapeutique est une alternative de soins à la radiothérapie et à la chimiothérapie aux effets délétères envers les cellules saines. À l’heure actuelle, la virothérapie oncolytique est seulement offerte aux personnes qui participent à des essais cliniques dans certains hôpitaux. Prometteuse, cette thérapie se développera davantage dans les années à venir.


Crédit vidéo : youtube


Et la phagothérapie ?

Il s’agit d’une stratégie thérapeutique connue depuis le début du XXe siècle, développée par Félix d’Hérelle, un Canadien ayant travaillé à l’Institut Pasteur. Retirée des pharmacies françaises en 1980, cette thérapeutique vise à utiliser les virus pour traiter les maladies infectieuses d'origine bactérienne. Longtemps délaissée, du fait de l’introduction des antibiotiques, la phagothérapie a le vent en poupe, car la résistance des bactéries aux antibiotiques pose des sérieux problèmes.


Les virus employés par la phagothérapie infectent exclusivement les bactéries. Plus encore, étant pourvus de grande spécificité, ils n’infectent qu’une seule espèce, voire une seule sous-espèce de bactéries, celle qu’ils sont capables de reconnaître. Le mode de fonctionnement d’un bactériophage est simple : il s’attache à sa bactérie spécifique et l’utilise pour se reproduire, en agissant comme un parasite. Il se multiplie à l’intérieur de la bactérie, puis en ressort, ce qui détruit la bactérie immédiatement. Ceci n’est pas un problème à l’intérieur du corps, car notre système immunitaire s’en débarrasse facilement.



Cette stratégie connait, cependant, des limites liés à la spécificité des bactériophages, à la résistance des bactéries aux bactériophages, ou encore au caractère systémique des certaines infections et à des réactions immunologiques pouvant survenir dans certaines conditions.


Crédit vidéo : youtube


Auteurs : Julien CHENETRE, Sheena EVESQUE, Mariana HUTIN ; 30 avril 2018


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