La métabolomique au service de la santé
- Melania KIEL
- 17 févr. 2018
- 2 min de lecture
Crédit images : Whitehead, M., Dahlgren G. ; Asa Wheelock ; H. Blasco, P. Corcia
La pratique de santé 4P (prédictive, préventive, personnalisée et participative) se base sur une approche holistique tenant compte de ce que nous sommes et des facteurs qui déterminent notre santé. Une telle approche est facilitée par les sciences "omiques" (du sanscrit "om" qui veut dire "totalité") !
Basées sur des techniques de pointe et les progrès des technologies de l'information, les omiques se comptent par centaines. Parmi celles-ci, la "cascade omique" : génomique - transcriptomique - protéomique - métabolomique.
Science dont la paternité terminologique revient à Fiehn et ses collaborateurs (Nat. Biotechnol., 18, 1157-61 (2000)), la métabolomique consiste en la détection, l'identification et la quantification de l'ensemble de métabolites présents dans un échantillon biologique, à un instant donné. L'ensemble des métabolites en question est appelé métabolome.
Situé entre le génome et le phénotype, le métabolome est le résultat final de tous les processus biochimiques (y compris régulateurs) qui déterminent le comportement métabolique au niveau subcellulaire, des tissus et des organes. Sa composition reflète, selon le cas, un état physiologique ou pathologique (conséquence d'une altération génétique, d'une agression pathogénique, environnementale, toxicologique, etc.).
Que sont les métabolites ? Des petites molécules (masse moléculaire < 1500 Da).
Elles peuvent être :
endogènes (issues du métabolisme humain, nécessaire à nous maintenir en vie (acides aminés, acides gras, acides biliaires, vitamines, hormones, etc.)) ;
exogènes (issues du métabolisme des xénobiotiques (biocides, médicaments, additifs alimentaires, etc.)) ;
venant des symbiotes (issues du métabolisme du microbiote intestinal (l'acide butyrique, l'acide lactique, le dioxyde de carbone, l'hydrogène moléculaire, etc.)).
Tous les métabolites connus sont référencés dans une base de données libre, la Human Metabolome Database (HMDB). Spectres de référence, réactions biochimiques, voies métaboliques, rôles biologiques, concentrations physiologiques, maladies associées, sont renseignés pour chaque métabolite.
Pour arriver à ces renseignements, l'on se sert d'échantillons biologiques (extraits de tissus, cultures cellulaires, selles, liquides biologiques (sang, urine, salive, liquide cérébrospinal)) que l'on soumet à des méthodes de préparation et d'analyse physico-chimique, enrichies des méthodes mathématiques et statistiques de traitement de données.
L'aboutissement de tout cela est large : définition des états physiologiques, étude de la prédisposition à des maladies, étude de l'impact de l'environnement, étude des aspects moléculaires et cellulaires des maladies, diagnostique des maladies, qualité de la réponse à un traitement thérapeutique.
Auteure : Melania KIEL ; 20 septembre, 2018